Composition : la règle des tiers en 6 questions

 

 

La règle des tiers est le premier élément de composition que l’on apprend généralement, non sans raison.

 

Que dit cette règle ?

 

Elle préconise que l’on place les éléments importants du sujet sur des lignes ou des points très particuliers de l’image.

 

Quels sont ces lignes et ces points ?

 

Les lignes partagent l’image en trois bandes régulières dans le sens horizontal et dans le sens vertical. Ces lignes sont appelées « lignes de force ».

La rencontre de ces lignes constitue ce qu’on appelle les « points forts» de l’image.

Pourquoi cette règle ?

 

Il y a deux raisons principales :

Quand le sujet est au centre, l’œil se focalise sur ce point central et n’en sort plus : la photo est statique. Placer son sujet en dehors de ce point central, c’est à dire le décentrer, permet de donner plus de dynamisme à la photo.

Sauf à remplir entièrement le cadre (le sujet est donc, dans ce cas, plutôt centré), l’espace autour du sujet, si celui-ci est au centre, sera d’égale surface. Décentrer le sujet permet de choisir le meilleur décor, le meilleur environnement, celui qui mettra le sujet le plus en valeur. Dans la photo suivante, la texture du bois renforce la beauté de la fleur.
Placer les éléments importants du sujet sur ces lignes et ces points est donc censé créer une image équilibrée, harmonieuse. Historiquement, cette règle est une approximation du « nombre d’or », proportion « divine », « naturelle » et la plus équilibrée d’après les architectes de l’Antiquité qui l’utilisait pour la construction de leurs monuments. Pour en savoir plus…

 

Comment on s’en sert ?

 

Au moment de la prise de vue, imaginez cette division de l’écran et placez les éléments importants sur ces lignes ou sur ces points.

Certains appareils permettent d’afficher cette grille dans le viseur ou sur l’écran : la composition s’en trouve facilitée (cf. la notice de votre boîtier).

Exemple : dans l’image suivante, les choux se situent sur la ligne du 1/3 supérieur et l’arrête du cageot sur la première ligne à gauche. Le regard, aidé également par la diagonale, se dirige inévitablement vers le sujet (les choux), qu’il parcourt ensuite sur la ligne sur laquelle il est placé.

Il faut faire attention à deux choses :

Moins le sujet occupe de surface sur l’image, plus son positionnement est critique : l’application de la règle des tiers peut alors être d’un grand secours.

A contrario, plus il y a d’éléments à placer sur l’image, plus c’est compliqué (voir l’article « cadrage et composition : quelle différence ?« ). C’est pourquoi nous en profitons pour rappeler que moins il y a d’éléments dans l’image, plus la mise en valeur du sujet sera facilitée.
 

Dans quel cas s’en servir ?

 

Cette règle s’applique dans tous les domaines de la photographie.

Parmi eux, je pense évidemment au paysage et au portrait.

 

Les paysages

 

Il est rarement judicieux de placer la ligne d’horizon au centre de l’image car ce faisant, le spectateur à l’impression désagréable que vous n’avez pu choisir votre sujet entre la terre et le ciel.

Or, nous verrons cela en détail ultérieurement, il est essentiel que vous fassiez des choix clairs et assumés dans vos clichés, sous peine de créer des images « molles ». La règle des tiers vient nous rappeler qu’en plaçant votre ligne de séparation sur le tiers inférieur ou sur le tiers supérieur, votre image gagnera en dynamisme.

Dans la première des deux photos suivantes par exemple, l’accent est clairement mis sur le ciel menaçant, alors que dans la deuxième, le focus est mis sur le champ, avec sa couleur et ses courbures.

Dans la première photo suivante la plage et le ciel sont à l’honneur, alors que dans l’autre, c’est la mer vivante, à plus d’un titre !
Ce qui fonctionne pour la ligne d’horizon fonctionne également pour la ligne de séparation des plans.

Dans cette image par exemple, le premier plan occupe les deux tiers inférieurs de l’image : la ligne de séparation se trouve donc au tiers supérieur.

Évidemment, toute règle a ses exceptions !

C’est le cas lorsqu’on veut montrer un reflet. Car sauf à vouloir montrer davantage le reflet que l’objet reflété, la séparation est mieux placée au centre de l’image. On tombe alors sous le principe de la symétrie qui se doit d’être rigoureuse.

 

Les portraits

 

Dans un portrait, l’élément essentiel est le regard : on placera donc les yeux sur les lignes de force et/ou sur les points forts de l’image.

Laisser de l’espace devant le regard permet de le suivre plus longtemps :
Dans le même ordre d’idée, décentrer le sujet permet d’accompagner un mouvement :
Il y a, bien entendu, bien d’autres occasions de s’inspirer de la règle des tiers.

 

Est-ce une règle absolue ?

 

La réponse est clairement NON !

D’abord parce que la photographie est un espace de création : suivre une quelconque règle, appliquer bêtement une recette, et de façon répétitive, n’a non seulement aucun sens, mais est également totalement contraire à l’esprit de liberté inhérent à l’acte créatif !

Si, dans certaines circonstances cette règle peut me convenir, dans d’autres ce ne sera pas le cas. Donc j’agis en fonction de mon instinct, de mon envie et des circonstances.

Pour autant, je ne la rejette pas : elle est utile. Mais je ne la laisse jamais empiéter sur ma liberté de créateur.

Je peux, par exemple, préférer une photo statique, si je pense qu’elle s’accorde bien avec mon sujet.

D’ailleurs, toutes les photos centrées ne sont pas pour autant statiques !
Enfin, il y a d’autres façons de créer du dynamisme, comme de créer un espace vide derrière le sujet : on appelle ça un « espace négatif ».
Et puis ce qui compte, c’est l’esprit de cette règle, pas la règle elle-même qu’on ne peut pas, de toute façon, respecter au millimètre près.

Dans cette photo par exemple, si le personnage est bien placé sur la deuxième ligne de tiers, il n’est pas pour autant placé sur le point fort inférieur droit, de façon à laisser intact l’espace naturel au dessus de lui, ce qui donne toute sa dimension à cette photo.

 

Conclusion

 

La règle des tiers est une règle intéressante, qu’il est utile de maîtriser pour pouvoir l’utiliser par réflexe quand on est en panne d’inspiration ou quand les circonstances l’exigent.

Mais on ne peut pas baser toute sa production sur cette seule règle : ce serait vite roboratif !

Il faut donc aussi laisser aller votre instinct de créateur, et, quoi qu’il arrive, quelles que soient les critiques qui peuvent vous être adressées, assumer vos choix !

 

Alors, à vos appareils ! Et envoyez moi les liens de vos photos !

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