Introduction
Dans un précédent article, je vous ai donné quelques pistes pour choisir un flash cobra : https://coachingphotoenligne.fr/choisir-un-flash-cobra/
Mais si vous n’en avez pas encore fait l’acquisition, il va bien falloir vous satisfaire du flash monté sur votre appareil.
Alors, amis photographes, si c’est le cas, cet article est fait pour vous !
On ne le sait peut-être pas assez, mais le flash intégré, même s’il ne peut évidemment pas rivaliser avec un flash cobra, peut cependant, s’il est bien utilisé, rendre des services intéressants.
Voyons cela tout de suite…
Le flash est-il nécessaire ?
La première question à se poser, c’est : quand (c’est à dire pourquoi) utilise-t-on un flash ?
Et bien on l’utilise soit comme lumière principale (quand celle-ci fait défaut) soit comme lumière d’appoint.
La question suivante est donc : comment peut-on estimer s’il y a assez de lumière pour prendre une photo sans flash.
Deux critères vous aident à prendre la décision :
- Le temps de pose, pour éviter le flou de bougé (à main levée bien sûr puisque sur trépied ce problème ne se pose pas)
- Le mouvement du sujet devant l’appareil et la façon dont vous voulez le traiter
Si vos réglages vous permettent de rester dans une zone maniable de temps de pose en fonction du sujet que vous avez à photographier et du résultat que vous voulez obtenir, et bien vous pouvez vous passer du flash. Je vous renvoie au tuto dont le lien s’affiche pour découvrir cette notion de « vitesse maniable ».
Si, par contre, le temps de pose est trop long pour ce que vous voulez réaliser comme photo, un enfant qui bouge par exemple, alors le flash devient indispensable.
Le premier réflexe est donc de vérifier, en réglant son appareil, si le flash est utile ou non, c’est à dire, principalement la vitesse reste maniable avec la lumière ambiante. S’il ne l’est pas, désactivez-le : la photo sera probablement bien meilleure !
Par contre, vous pouvez avoir besoin d’une lumière d’appoint : si le visage de la personne que vous voulez photographier est dans l’ombre et que vous ne pouvez pas la déplacer par exemple. Le flash est là pour remplir ce rôle.
Le flash intégré et la direction de la lumière
Ceci étant dit, rappelons rapidement, pour mieux comprendre la suite, les 4 éléments qui permettent de décrire la lumière :
- Sa direction par rapport au sujet, qui permet de créer des ombres au bon endroit pour créer du volume
- Sa puissance
- Sa qualité : on dit qu’une lumière est dure ou douce, spéculaire ou diffusée
- Sa couleur
Comment se situe le flash intégré par rapport à ces quatre caractéristiques ?
En ce qui concerne la direction, il n’offre aucun choix. La lumière délivrée est frontale, sans relief. Créer des photos artistiques avec ce flash est donc quasiment impossible : le flash intégré est plutôt de l’ordre du bloc-notes, du souvenir, que d’un outil créatif. Il dépanne, mais il ne faut pas en attendre beaucoup plus.
C’est à cause de cela également que beaucoup de photos au flash occasionnent des yeux rouges. Certes, il existe des réglages « anti yeux rouges », mais le meilleur moyen de les éviter est de placer votre appareil en légère plongée par rapport au sujet.
Le flash intégré et la puissance
Ce qui nous intéresse, dans la puissance d’un flash, c’est jusqu’où l’éclair peut porter. La réponse est simple : environ 8 mètres pour un flash intégré, contre 20 m pour un flash cobra de bonne qualité.
La bonne nouvelle, c’est qu’en réalité, ce critère est assez peu important dans la mesure ou dans la majorité des cas (nous sommes plutôt, dans la grande majorité des cas, dans le cadre de photos prises à l’intérieur), le sujet ne sera que rarement éloigné de plus de 3 m. Si par contre vous voulez éclairer la Tour Eiffel à partir du Trocadéro, ne comptez sur ce flash, ni sur aucun autre d’ailleurs !
Mais autre bonne nouvelle, c’est que la puissance du flash est réglable. En réalité, il ne s’agit que d’une demie bonne nouvelle, car ces réglages vont plutôt dans le sens de la baisse de la puissance que de la hausse !
En mode flash TTL, c’est l’appareil qui détermine automatiquement la puissance du flash en fonction de l’ouverture et de la distance entre l’appareil et le sujet.
Pour vous mettre en mode flash TTL, c’est dans les menus que ça se passe…
Si vous n’êtes pas d’accord avec le rendu de l’image, vous pouvez régler la puissance du flash via le bouton de correction de puissance du flash, que vous pouvez faire varier de + 1 à – 3 IL
En mode flash manuel (que vous trouverez également dans les menus et qu’il ne faut pas confondre avec le mode Manuel d’exposition), vous pouvez laisser la puissance maximum du flash (1:1) ou la diminuer jusqu’au 1/128ème de puissance.
La seule possibilité d’augmenter significativement la puissance du flash, c’est de pousser les ISO. Malheureusement, parallèlement à la montée des ISO, on observe la montée du « bruit », ces petits points colorés si disgracieux, principalement gênants dans les valeurs sombres de l’image. Il est préférable d’éviter, même si Photoshop ou d’autres plugins peuvent intervenir à la rescousse en postproduction…
Le flash intégré et la qualité de la lumière
La qualité de sa lumière, c’est son rendu, c’est à dire l’aspect qu’elle présente. On distingue :
- Les lumières dures ou douces
- Les lumières spéculaires ou diffusées
On dit qu’une lumière est dure quand elle provoque des ombres très marquées, ce qui est le cas du flash intégré. Certes, le visage sera sans relief, c’est à dire sans ombre, mais photographiez une personne ou un objet au flash près d’un mur et regardez l’ombre projetée : elle sera très importante et bien dessinée.
La dureté ou la douceur de la lumière est créée par la taille de la source lumineuse par rapport au sujet photographié.
Plus la source sera petite, plus la lumière sera dure.
C’est déjà le cas avec le soleil, qui, à notre échelle, n’est pas plus grand que l’ongle du pouce et provoque donc des ombres très marquées. C’est aussi le cas du flash intégré qui est ridiculement petit par rapport au visage d’une personne.
A contrario, plus la source est grande par rapport au sujet, plus la lumière obtenue est douce.
Il existe bien quelques accessoires pour augmenter la taille de la source lumineuse générée par le flash intégré, mais la différence n’est pas importante : il s’agit plutôt de gadgets qu’autre chose, et ce n’est pas avec cela que vous améliorerez significativement vos images !
En outre, quand la lumière est concentrée, elle provoque des taches lumineuses sur le sujet, très visibles par exemple sur les crânes dégarnis. Mais aussi sur le front ou toute surface brillante !
Ces lumières sont dites spéculaires. Le flash intégré produit une lumière spéculaire.
Là encore, il existe des accessoires pour diffuser l’éclair du flash intégré, mais là encore, ce sont plutôt des gadgets, dans la mesure où le diffuseur est de toute façon beaucoup trop près du flash lui-même, et donc que la diffusion est extrêmement limitée. Alors si vraiment vous avez besoin de diffuser, prenez plutôt une feuille de papier calque et placez-le devant votre flash, mais le plus loin possible de lui. Là, vous aurez une chance d’améliorer un peu votre photo.
Pour résumer sur la qualité de la lumière délivrée par un flash intégré, retenez donc que celle-ci est dure et spéculaire et qu’il est très difficile de la modeler pour l’adoucir ou la diffuser.
Le flash intégré et la couleur de la lumière
Pour terminer sur les caractéristiques de la lumière, sachez que la température de couleur de votre flash est généralement calibrée sur celle de la lumière du jour.
Pour pouvez modifier cela en disposant devant le flash une source colorée (gélatine photo ou feuille en plastique colorée).
N’oubliez pas cependant que vous pouvez également modifier la balance des blancs dans vos menus : vous chercherez la meilleure combinaison possible entre ces deux réglages, en fonction des résultats souhaités, tout en sachant qu’obtenir un blanc pur n’est pas forcément souhaitable…
Conclusion
Même s’il n’est pas aussi puissant ni maniable qu’un flash cobra, le flash intégré à votre appareil peut vous rendre de grands services, et ce serait dommage de ne pas l’utiliser si c’est nécessaire.
Cependant, la lumière naturelle reste toujours la meilleure qui soit : avant de mettre votre flash en fonction (ce qui est malheureusement toujours le cas en mode d’exposition Automatique), réfléchissez bien à l’ambiance que vous souhaitez transmettre.
