Introduction
Un abonné de ma chaîne Youtube, dans ses réponses à l’enquête sur le portrait me demande, je cite : « Comment garder le feu sacré en photographie ?».
Chaîne Youtube « coaching-photo » : https://goo.gl/1eJN47
Je sais que le problème de la motivation (l’avoir et surtout la garder), est un problème récurrent, dans la photographie comme dans d’autres activités et que l’une des questions qui revient souvent c’est « à quoi bon » ou « à quoi ça me sert finalement ? » ou encore « je tourne en rond, pourquoi continuer…» ?
Alors si vous êtes dans ce cas, ou si le sujet vous intéresse, restez avec nous : je vous en parle juste après ça !
La motivation : un état dynamique
Quand on aborde la question de la motivation, ce qu’il faut bien comprendre, c’est que la motivation n’est pas un état statique mais dynamique.
Je veux dire par là que l’on est jamais motivé en soi, juste pour le plaisir d’être motivé : on ne se réveille pas un beau matin en se disant, « tiens, si j’étais motivé aujourd’hui ? ».
Non, on est toujours motivé pour quelque chose, ce qui implique avoir un but, ou un objectif à atteindre.
Je prends un exemple personnel, j’ai du sang russe dans les veines et j’avais envisagé de réaliser un vieux rêve, celui d’aller visiter ce pays.
Pour ce faire, j’ai pris des cours de russe pendant un peu plus de 3 ans, motivé à fond !
Et puis, pour diverses raisons, ce voyage n’a pu se faire : n’ayant plus de raison objective de continuer à apprendre la langue, pour laquelle j’ai cependant encore une certaine attirance, ma motivation s’est très vite estompée.
J’aurais pu continuer, pour le simple plaisir intellectuel, mais celui-ci n’a pas été assez fort pour m’inviter à poursuivre.
Et là, je ne vous parle que d’un but conscient, comme résoudre un problème ou réussir telle ou telle chose.
Car sans vouloir entrer dans les détails, il ne faut pas sous-estimer non plus les désirs inconscients, qui sont de puissants moteurs d’action, comme le besoin de reconnaissance ou le besoin d’émotions par exemple. En ce qui concerne la photo, le problème est donc : pourquoi fait-on de la photo ?
Le mode touriste et le mode photographe
Et là, vous connaissez ma théorie concernant le mode touriste et le mode photographe.
Dans l’un, le but est de récolter des photos souvenir, des photos personnelles, que l’on partage dans le cercle restreint de la famille ou des amis.
La motivation, plutôt objective dans cette situation, n’est pas constante : elle ne se réactive qu’à des moments précis de la vie familiale (vacances, fêtes, anniversaires, etc.), pour retomber presqu’aussitôt.
Dans le mode photographe en revanche, le photographe se propose de créer des images à prétention artistique ou de recueillir des témoignages sur le monde qui l’entoure, et de partager sa vision avec le maximum de personnes.
La motivation, qui fait appel à des ressorts plus inconscients, est plus régulière, constante, tout au moins tant qu’il garde l’esprit curieux et ouvert, et qu’il continue de partager ses images.
Car s’il ne prend des clichés que pour son seul plaisir, celui-ci va nécessairement s’effacer progressivement, car n’ayant plus ni le regard ni la reconnaissance des autres son moteur de motivation va tomber en panne sèche.
Ces deux modes ne sont pas incompatibles, ils se complètent et des aller-retour sont toujours possibles : croyez-moi, je vis ça tous les jours !
Je peux très bien traiter un sujet à la fois en mode touriste, comme sur la première photo par exemple, qui est de l’ordre de la photo souvenir : j’étais là, c’est tout, comme aller me mouiller les pieds pour essayer de prendre des clichés plus aboutis et intéressants qui me serviront dans un article : en l’occurrence, celui-ci !…
Photos prises avec un Smartphone
Plusieurs étapes possibles
Vous pouvez donc être dans l’une des situations suivantes :
Vous ne prenez jamais aucune photo ou seulement quelques-unes, de temps en temps, sans savoir où vous allez ni quoi faire avec.
Pourquoi n’en prenez-vous jamais ou très peu ? Cela ne vous procure-t-il aucun plaisir de prendre des photos ? Vous ne pouvez les partager avec personne ?
Vous pensez que vous êtes nul et que ça ne vaut vraiment pas le coup de continuer ? Vous avez peur du regard des autres ?
Le problème avec les réponses que vous pourrez apporter à ces questions, c’est que vous ne pourrez pas être assez objectifs pour ne pas mettre dans la balance de l’affect ou de confirmer des blocages qui, justement, vous empêchent d’avancer.
Essayez le mode touriste
Peut-être pourriez-vous, dans un premier temps, essayer de passer au moins en mode touriste ?
Mais il se peut aussi très bien que vous puissiez vivre une vie pleine, heureuse, épanouie et riche d’émotions sans la photo ! C’est OK, et alors oubliez la photo et donnez-vous à fond dans une autre passion !
La deuxième situation, c’est celle du photographe en mode touriste.
Pour vous, les choses sont simples : si le type de photos que vous faites et le partage qui s’en suit vous conviennent, ne vous prenez pas la tête : continuez ainsi !
Passez en mode photographe
Mais peut-être auriez-vous envie, sans trop oser, de vous essayer au mode photographe ?
Quel déclic pourrait vous y pousser ? Quelques compliments sur vos photos, des rencontres et des sorties avec d’autres photographes ?
Un film qui vous aura touché (je vous parle de ça, car c’est justement un film qui a déclenché ma passion de la photographie en me procurant le plein d’émotions dont j’avais besoin à ce moment-là.
Donc si vous ne savez pas encore si vous aller glisser vers le mode photographe, ne vous inquiétez pas : cela viendra naturellement, car la vie nous apprend que l’on avance toujours, même sans le savoir, vers les choses qui nous attirent…
Garder sa motivation de photographe
Quant à celui ou celle qui est en mode photographe, il a un vrai problème : c’est celui de garder la motivation intacte.
Et pour ça, ce qu’il faut c’est toujours garder l’esprit curieux et en éveil, en pratiquant régulièrement, en se formant, en variant ses prises de vue, ses techniques et ses sujets, en créant des mini séries d’images, en les partageant, en les exposant, en écoutant les avis des autres et en cherchant toujours à s’améliorer.
Bref, sans but, conscient ou inconscient, et sans stimulation, vous ne pourrez jamais être motivé par quoi que ce soit, ou en tout cas, pas très longtemps.
Conclusion
Si donc vous vous posez la question de savoir si vous devez commencer à photographier, ne franchissez le pas que si vous en avez un minimum envie et si vous avez défini des buts, même imprécis pour avancer dans cet art.
Et surtout, surtout, ne vous préoccupez pas du matériel, oubliez le complexe du matos ! : un simple Smartphone fait très bien l’affaire, et ce d’autant plus que l’on peut désormais réaliser des photos fort honorables avec, et même davantage ! Mais ça, je vous en parlerai ultérieurement…
