Introduction
Choisir un flash qui vous convient est plus compliqué que de choisir un appareil photo.
Non pas parce que son fonctionnement est plus complexe, mais parce que les fabricants ne donnent pas toujours toutes les informations utiles les concernant, ce qui vous oblige à perdre beaucoup de temps pour effectuer des recherches sur différents sites, blogs ou forums en tous genres.
Comme chaque flash est différent et qu’il ne s’adapte pas forcément à votre appareil photo, il est en outre impossible de vous conseiller tel ou tel modèle en particulier.
Par contre, il est possible de vous communiquer les critères essentiels qui vous permettront d’effectuer cette recherche et cet achat en toute connaissance de cause.
C’est le but de cet article.
Les 4 critères essentiels
Commençons donc sans plus attendre.
Pour procéder à l’achat de votre flash cobra, vous devrez veiller à ce qu’il réponde aux 4 critères suivants, qui sont impératifs, essentiels et non négociables :
1. La rotation de la tête
2. Le mode TTL
3. La possibilité de l’utiliser sans fil en dehors du boîtier
4. Qu’il accepte la synchronisation à haute vitesse.
La rotation de la tête
En ce qui concerne la rotation de la tête, assurez-vous qu’il s’agit bien d’un flash cobra, pivotant sur 360° à l’horizontal et 90° à la verticale.
Certains flashs ont une tête non pivotante ou qui ne pivote qu’à la verticale ou sur un angle plus réduit à l’horizontal.
Franchement, ce serait dommage de se limiter sur ce qui fait l’intérêt majeur de ce type d’accessoire !
Mode TTL
Le deuxième critère sur lequel il ne faut pas transiger, c’est son fonctionnement en mode TTL.
En mode TTL (« Through The Lens » en anglais, », « A travers l’objectif » en français), le flash calcule automatiquement la puissance de l’éclair qu’il doit délivrer pour éclairer correctement le sujet. Pour ce faire, il prend en compte les réglages de votre appareil (sensibilité et ouverture), la distance à laquelle il est du sujet et ce beaucoup plus vite que vous pourriez le faire vous-même !
C’est donc un automatisme extrêmement pratique, dont les pros se servent abondamment en reportage, surtout si la distance flash-sujet varie souvent ou est imprévisible, et que l’on peut tout de même contrôler en modulant nous-même cette puissance, si l’on trouve que le résultat n’est pas celui que l’on escomptait !
La plupart des flashs cobra ont le mode TTL, mais pas tous. Soyez donc très vigilant sur ce point.
Liaison sans fil
Le troisième critère concerne la possibilité d’utiliser le flash en dehors du sabot de l’appareil photo et, de préférence, sans fil.
Ce qui est en cause, c’est donc le mode de liaison entre l’appareil et le flash « esclave » qui, pour être déclenché et synchronisé avec votre appareil doit avoir, a minima, une cellule optique.
La communication s’effectue par rayon infrarouge.
Vous pouvez préférer vous équiper de transmetteurs et récepteurs qui communiquent par onde radio, mais attention : certains ne sont pas compatibles TTL, ce qui diminue fortement leur intérêt.
Si vous achetez un flash de la marque du boîtier, normalement, il fonctionne sans problème en liaison sans fil avec l’appareil.
Mais si vous achetez un modèle compatible, vérifiez si vous trouvez la mention « compatible avec le système sans-fil propriétaire » qui vous assurera cette compatibilité.
Synchronisation à haute vitesse (HSS)
Enfin, le 4ème critère indispensable, c’est la capacité du flash à suivre votre boîtier en mode de synchronisation à haute vitesse.
La vitesse de synchronisation maximum standard sur un appareil photo est de 1/200s ou 1/250s suivant les marques.
Mais parfois, il est indispensable de dépasser ces vitesses, en forte lumière du jour par exemple afin d’éviter de « cramer » les hautes lumières.
Les grandes marques donnent la possibilité de dépasser cette limite et de synchroniser le flash à des vitesses plus importantes. C’est ce qu’on appelle la « synchronisation à haute vitesse » ou, en anglais « Hight Speed Synch » que l’on abrège en HSS.
Ce mode est appelé FP chez Nikon.
Mais pour que cette synchronisation fonctionne, encore faut-il que le flash l’accepte.
Et non seulement qu’il l’accepte, mais aux vitesses les plus rapides.
Donc vérifiez dans les caractéristiques des flashs, non seulement s’ils acceptent le HSS, et si oui, jusqu’à quelle vitesse. En l’occurrence, il devrait accepter le HSS jusqu’au 1/8000s. En dessous, vous limitez vos possibilités de prise de vue avec flash en plein jour.
Résumé
Votre flash doit :
1. Avoir une tête pivotante sur 360° à l’horizontal et 90° à la verticale.
2. Pouvoir fonctionner en mode TTL
3. Pouvoir communiquer avec votre boîtier
4. Accepter le HSS jusqu’au 1/8000s
Les 5 critères secondaires
Si, après les 4 filtres précédents, vous vous trouvez avec plusieurs modèles de flash en concurrence, d’autres critères peuvent être pris en compte.
Les 5 critères qui suivent sont classés par ordre d’importance.
La puissance
Cette notion, qui est souvent placée au rang des critères absolus, est, en réalité, très relative.
Et ce pour 4 raisons :
1. La puissance indiquée par les constructeurs est celle donnée pour des conditions optimum : et leur intérêt, bien entendu, est de la « gonfler ». En général, il faut diminuer d’un diaphragme la valeur donnée.
2. Les conditions de mesure ne sont pas identiques d’un constructeur à l’autre, ni même chez un même constructeur. Certaines mesures sont données pour 100 ISO, d’autres pour 200 ISO, certaines mesures sont effectuées avec un focale de 50mm, et d’autres avec une focale de 35mm ou 105mm. On se retrouve donc avec des chiffres que l’on ne peut pas comparer.
Ce qui est important de savoir, c’est la distance maximum pouvant être atteinte par l’éclair du flash.
3. Lorsqu’on double le nombre guide, on n’ouvre en réalité que d’un diaphragme. Autrement dit, si, dans les mêmes conditions de mesure, un flash a un nombre-guide (NG) de 40 et l’autre de 80, certes celui ayant le NG de 80 est plus puissant, mais seulement d’un stop, ce qui n’est pas déterminant puisqu’on peut compenser cet écart simplement en doublant la sensibilité ISO.
4. L’utilisation d’un flash s’effectue rarement jusqu’à la limite ultime de sa puissance. Pour dire les choses autrement, il est rare que j’éclaire un sujet à 20 mètres, même si l’éclair du flash porte à cette distance. La distance la plus courante entre le flash et le sujet est de 1 à 5 mètres.
Ceci étant, c’est comme pour les enceintes acoustiques : plus elles sont puissantes, plus vous pouvez écouter de la musique à bas niveau avec un meilleur son.
Pour les flashs, quand ils ne sont pas utilisés à pleine puissance, vous économisez des piles et les temps de recharge sont plus courts.
Donc la puissance du flash est un critère intéressant, mais ne vous fiez pas au nombre-guide, et ne vous tracassez pas : généralement tous les bons flashs cobra peuvent éclairer un sujet jusqu’à environ 20 m.
Le temps de recyclage
Par contre, si vous faites des reportages sportifs, la cadence de prise de vue peut être un critère important pour vous, et le flash doit pouvoir suivre !
A pleine puissance, un flash met entre 2 et 5 secondes pour se recharger, ce qui est relativement long.
En diminuant la puissance du flash, vous pouvez réduire ce délai d’une manière significative.
Vous pouvez également connecter une batterie externe à votre flash pour améliorer cette performance, et, au passage, son autonomie.
Malheureusement, ces batteries sont chères et, hormis celles des marques, d’un fonctionnement douteux : elles chauffent facilement !
Le facteur de zoom
Dans les notices des flashs, vous trouverez probablement des chiffres correspondant au facteur de zoom, comme 17-200mm par exemple. Cela fonctionne, peu ou prou, comme les focales des objectifs : plus la focale est longue, plus le champ se rétrécit et plus l’éclair est concentré, ce qui permet d’atteindre les distances dont nous avons parlé précédemment.
Les facteurs de zoom peuvent varier d’un modèle à l’autre, mais là encore, il faut relativiser :
1. Le facteur de zoom agit sur la portée du flash : nous avons vu que ce critère n’est pas déterminant, tous les bons flashs pouvant éclairer à des distances que vous n’utiliserez probablement jamais.
2. Il joue aussi sur la forme du faisceau lumineux, plus étroit au facteur de zoom maximum. Vous n’aurez probablement jamais à utiliser cette possibilité parce qu’il n’est pas facile de régler exactement la forme du faisceau de cette manière. Si vous avez besoin de modeler la forme du faisceau, vous préférerez utiliser les modifieurs de type « snoot ».
Assistant auto-focus (AF)
L’assistant d’AF est la lumière qui s’allume devant le flash pour aider l’appareil à faire sa mise au point dans des conditions de faible lumière.
Personnellement, je la désactive, car je ne la trouve pas très discrète.
Le mode stroboscopique
Votre flash peut fonctionner en mode stroboscopique, ou, si vous préférez, en « rafale ».
Ce procédé est utilisé pour enregistrer sur une même image plusieurs clichés d’un objet ou d’une personne en mouvement.
Je ne suis pas sûr que vous vous exerciez à ce type de prise de vue très souvent. Pour ma part, en 40 ans, je ne l’ai jamais utilisé !
Mais libre à vous, bien entendu, de souhaiter que ce système soit intégré dans votre flash.
Il l’est d’ailleurs la plupart du temps : vérifiez ce point si c’est un critère pour vous.
Conclusion
Vous avez maintenant les moyens de choisir le flash adapté à votre appareil photo.
Si votre flash réunit les 4 critères essentiels, il y a fort à parier que les 5 autres caractéristiques ne seront pas un problème !
Vous pouvez trouver des flashs compatibles neufs pour une centaine d’euros : à ce prix-là, cela ne vaut pas la peine de s’en priver !
Je vous souhaite bon courage dans vos recherches.
